Son heure sonna…
La mort, voire la délibération de cette amertume. C’était tout ce qu’elle espérait, rien de plus. Assez de souffrance, elle avait vécu, se demandant juste : Quand et comment allait-elle quitter ce monde rebuté à ses yeux, y aurait-il quelqu’un qui veillerait sur son deuil après sa mort et qui ne se passerait pas d’elle?? Rien de plus ne lui traversait l’esprit à ce moment, seule dans une pièce toute blanche, illuminée de tout côté tel le paradis, elle aspirait tant y aller après ce moment désespéré. Rien ne lui affirmait que c’était la fin, oui cela n’avait qu’une chance sur un milliard, or ce n’est point une raison de s’infliger tant de tourments.
Dehors, son fils était plus mort que vif, ne faisant que le détour du couloir, se prosternant devant Dieu et priant que sa chère et bienveillante mère puisse en sortir saine et sauve, guérit de son fléau.. Cela fut une éternité que le docteur ait passé la porte de la salle.. Toujours pas de nouvelle, tout sentiment lucide et paranoïaque régna dans l’atmosphère, plus personne n’arrivait à tenir pieds sur terre, plus aucun regard ne fut échangé; tous pleurèrent qu’elle les quittait, que Dieu l’accueillait dans l’au-delà.
Quelques heures plus tard, le médecin sortit avec un large sourire au visage, une jouissance indescriptible, divine, qui apaisa aussitôt les cœurs de cette famille, n’attendant de sa part qu’une phrase pour que l’extase éternelle puisse prendre possession de leur âme. Toute la famille était en liesse, ils étaient tous aux anges, la mère fut enfin guérie du VIH, il n’y avait que de minime chance, or Dieu était de leur côté. Elle ouvrit finalement les yeux, après tant d’attente, ils furent réellement ravis de lui annoncer la nouvelle, celle qui bouleverserait toutes ses craintes, une allégresse inouïe l’emporta, quel bonheur.. Cela faisait des millénaires qu’elle n’avait ressenti une telle jovialité. Elle fut surveillée pendant une trentaine de mois afin de leur proclamer la guérison définitive de cette dernière. Dorénavant, cette nostalgie, ce désespoir n’appartient plus qu’au passé. Elle se rappellerait toujours, jusqu’à sa mort de cette expérience mélancolique qu’elle avait mal vécue, elle serait gravée dans sa mémoire.
Elle se remémore ces jours lugubres qu’elle avait connus, son immunité ne faisait que s’aggraver, son médecin ne faisait que la frustrer, ne lui répétant qu’un propos “ honnêtement, ton état est sans espoir, ta mort s’approche de plus en plus, désolé pour toi, j’y peux rien….” , n’avait-il pas de cœur pour le lui jeter à la face d’une façon si.. si démoralisante, si cruelle, si plate qu’elle ne peut rivaliser avec le désespoir …
Malgré tout, son fils eut toujours foi en elle, même quand elle n’en avait même pas, il la réconfortait tant bien que de mal, or ses efforts restaient vains, elle avait déjà perdu espoir, elle ne désirait plus que son écroulement, elle voyait son décès comme une faille qui lui permettrait d’éluder son triste destin.
Elle avait toujours refusé à son fils de lui accorder cette opération, vu qu’elle demandait une somme grotesque et que ce n’était qu’une perte pour lui, que sa fin ne changerait point, que sa mort était fatidique, or son fils ne fit qu’à sa tête. Suite à cette expérience, elle comprit que le désespoir n’avait pas de place dans ce monde, il faudrait toujours avoir un faisceau d’optimisme, d’espoir, et surtout confiance en Dieu. L’opération aurait belle et bien pas pu réussir, or pleins de gens ont su vivre avec, alors pourquoi s’attrister tant quand la mort n’est plus qu’une rare issue et résultat de cette maladie de nos jours.
écrit par: Lina EZZARHAOUI
How useful was this post?
Click on a star to rate it!
Note moyenne 0 / 5. Vote count: 0
No votes so far! Be the first to rate this post.